A chaque souvenir du premier jour de ta vie,
La terre chante la célébration des couleurs,
Senteurs, cris et splendeurs automnales te sourient.
Flamboyante chevelure filante d’une récurrente douceur
Genêts à balais, épilobes, bouillons blanc et chèvrefeuilles ont filé à vive allure
Faisant place aux premières pluies de pépites dorées de nos bouleaux étincelants.
Dernières chaleurs, premiers frimas, rendez-vous fulgurant
Derniers éclairs illuminant nos collines de leurs scintillantes nervures.
Quel signal, que de fééries
Pour le premier grand bal des sylvestres génies.
Le rouge-gorge nous honore à nouveau de ses timides apparitions à la sauvette.
Volant la vedette au rouge-queue, à la sittelle et la bergeronnette.
Les chamailleries des moineaux insouciants
Ont remplacé la langueur du cri de la buse dans l’air chaud ascendant
Son tournoyant augurant un festin imminent.
Sous un grand bleu, le vent virant au nord
Au sol cristallisé par la première gelée
Dernier signe pour fendre bois et le scier
Avant d’admirer au soir tombant encore
Pétales de feu des dernières lueurs orangées.
Lourdauds mais discrets, deux blaireaux au calvaire s’esquivent
Quant au détour du Coré, biches, chevreuils et sangliers
Sur les chemins, nous surprennent de leurs apparitions furtives
De par les premières traques et battues dérangés.
Lueurs sanguines dans les trainées de bas et gris nuages,
Signes avant-coureur de douloureux mais cependant délicieux présages.
Bientôt festoyantes rouge feu et couleurs indiennes
Viendront, de ces majestés, l’inéluctable destin célébrer.
Que ces splendeurs ayant accueilli tes premiers cris,
Restent, comme une armoirie, à jamais gravées dans ton esprit.
©Philippe Grimard (10-10-2016)
Extrait de "Rameaux de vie"