A la lueur de mille étincelettes
Féérie de miroirs glacés
D’un chevreuil s’échappent deux lucioles agitées
Tache blanche sautillant esquivée.
Dans un grand bleu infini,
Ombres d’ouate furtives,
Sur orgue de glace, stalactites inscrits,
Geais et buses de la futaie gagnent l’autre rive.
Sous le poids de leur gangue blanche,
Branches ploient en silence,
Insouciantes du jeu boréal,
Des rayons d’un soleil hivernal
Telle une armée de Ioutons givrés,
Epicéas emmitouflés se lèvent,
Contre bûcherons informatisés,
A la solde d’un bourg en fièvre
Quant enfin le crépuscule grenat-orangé,
Etouffe les dernières lueurs bleu-grises,
Soumis à promesse d’une aurore anthracite-jaune-violacé
Nappée d’un moelleux manteau vaporeux et lacté.
©Philippe Grimard ( janvier 2017)