Après le long engourdissement du confinement d’hiver
Salutations inattendues
Au détour des Dolimarts, Pic noir hors son territoire
Pic Épeiche perché à l’entrée du Coré
Coucou en émoi dans le bosquet de mélèzes,
Pic vert au taquet près des sorbiers renaissants
Passereaux en pagaille,
Buse en extase au haut du sceau de Salomon.
Tout semble se remettre au vert.
Chevreuils étonnés d’à nouveau entendre
Les aboiements de leurs cousins du nord
A hue et à dia le silence de nos forêts pourfendre
Hordes citadines transférant leur confort,
Pour juste y croire, dans un étranger décors
Détroussant nos villages de leurs derniers trésors.
Certains bailleurs de gîte en cupides efforts
Remplissant leur escarcelle
Se plaignant de leur triste sort
A l’insu des règles, au mépris du commun essor.
Pourtant, l’arbre séculaire ne s’y trompe pas.
Le muguet s’était déjà fait attendre,
Dame Digitale, reine du mois de juin,
Emblème pourpre de nos luxuriants chemins,
N’a toujours pas daigné arborer ses royales clochettes
Judicieuses et majestueuse prudence
Ou, de la 19ème couronne, la conséquence ?
Les rhizomes de la vie se réveillent
Entaillés par le tranchant des laboratoires,
Nos enfants portent désormais les noirs stigmates
De ces inconscients se réclamant d’un quelconque divin,
Armes et outils traditionnels du suprême pouvoir.
Après cette cure d’individualisme inoculé,
Tous connectés par un même tissu ligneux,
Versons une subtile essence de chlorophylle réparatrice
Dans les veines de nos chérubins,
Irrigant ainsi, d’un élixir novateur
Les reconstructeurs lucides de notre monde de demain.
©Philippe Grimard (02 juin 2021)
(La 19ème couronne 3ème volet)