Après avoir reçu la vie,
Éclairé, de tes rires, chacune de mes heures,
Partagé mille parcelles de bonheur,
Nagé dans toutes les eaux froides et limpides,
Séché sur mon cœur l’eau de rose de tes pleurs,
S’envoler vers ton avenir, passage difficile, cependant bien naturel
Mais pas à ce prix
Croire le côté obscur et pervers
Pour ignorer l’innommable, s’en faire un allié à crédit.
Refuser, devant impartial témoin, la douleur partager
Ignorer l’ampleur et la longueur de la plaie
S’enfouir les yeux fermés, crédule à souhait,
Imprégnées de fausses vérités.
T’es-tu vraiment protégée
En m’isolant, volontairement et hors loi, de ta descendance
Pour juste les éloigner des non-dits,
Silences destructeurs, dialogues en absence,
Certes longue tradition dans sa maison.
Les laisser grandir sous une fausse image à l’ombre des mensonges.
Prématurément nécroser le cœur qui t’a bercée?
©Philippe Grimard (15 juin 2021)
Extrait de « Tourner la page » 2019