Il était las, faible et tremblant,
En amont du Rau du Bois Jean,
Assoiffé de vie, iris brou de noix,
Derrière un roncier protecteur,
Voile dense, en fond d’Haméchenoi.
Il rassurait la chevrette, à grand peine,
Proférant discrètes vocalises.
Portées par la brise aux confins du Côrai.
Bourgeons de bouleaux et de bourdaine en éclosion,
Imprégnés de douces effluves enivrantes et sucrées,
Caressent son frêle museau de ces maigres consolations,
Dans l’attente d’une salvatrice nourriture, tenir bon !
Quand soudain, émergeant du ventre de la terre,
Chevauchant le vent, brandissant son ligneux cimeterre,
Surgit le prince du renouveau, source de lumière,
Puisant toutes forces des profondeurs de notre sphère,
Portant au faon chaleur et vigueur gaillarde,
Pour le plus grand bonheur de toute la harde.
Deux jours durant, sur ses pattes encore tremblantes,
Faon donna le change sur une note, pour tous les siens, rassurante,
Forces vinrent à lui manquer, temps de veiller sur son entourage,
De tous les réunir pour terminer son ouvrage.
Le jour se leva, avec violence,
Théâtre sans empathie pour la souffrance,
Pour réconfort, compagne, fratrie et descendance,
T’offrant les septante clochettes du bouquet de ta bienveillance.
©Philippe
Grimard (29/05/2024)