De mémoire Vressoise, personne ne se souviendra,
De ce bout de fer spontané, à qui l’on avait naguère conté,
« Fiers, nous serons, du travail solide que tu auras fixé ! »
Crédule en ces bibliques paroles issues du grand Mirador,
Le clou, avec ardeur et conviction, sa mission exécuta..
Dès lors, pour l’œuvre, on lui confia,
Au compte-goutte, quelques deux ou trois bois.
Miroir aux alouettes, pour la parade, se déclara
Content du dit travail, ignorant tout de son utilité.
Plusieurs cycles de labeur se succédèrent,
Œuvrant à bon compte, sans aucune sécurité.
Vint le temps de transmettre son savoir faire.
C’est alors que successivement on lui assainit,
A l’heure où le grand mélèze, de toutes ses épines, reverdit,
Deux coups bien portés,
Juste ce qu'il faut pour, sans effort inutile fourni,
avec précision, correctement enfoncer l'outil.
Aaah, pour fixer l’œuvre, il aura bien servi !
Et tous les clous pliés d’applaudir le grand Marteau,
De les avoir laissé rouiller ainsi, sans devoir se fatiguer.
Ton œuvre est faite, peu importe ton bien-être.
Pour cet ustensile correct exécuté, dix inutiles seront protégés.
Si de surcroît, le maître d’œuvre a laissé
Les bois d’assemblage, à leur guise, se dé former,
L’ensemble tiendra peu, le clou droit on arrachera,
Et, à zéro, on recommencera… ou pas !
©Philippe Grimard (22 mars 2023)