Sous cette épée de Damoclès se sont déjà succédé huit saisons,
De bulles raisonnables en gîtes inaccessibles à nos rejetons,
Clusters issus de foules omicrons
Fluctuations recluses, autarcies indifférentes à la survie de
la région.
Remis en mémoire, gorgé d’espoir, le rythme d’une belle année à reculons.
Le gel avait, timidement, paralysé le chantier,
Les castors, vaccinés contre la pluie, sont sur pied,
Barrages « clé sur porte » en atelier,
Ceux de la Membrette et de la route d’Orchimont bientôt inaugurés.
A la veille des festivités.
Mille fourmis avaient œuvré en effervescence :
Réchauffé nos cœurs, ravi nos papilles, égayé nos sens.
Sur fond de forêts en oriflamme,
Écureuils prévoyants avaient, au péril de leur vie, préparé leur réserve d’hiver,
Croisant le danger permanent de visiteurs inconnus, conquérants et imprudents.
Crépuscules tardifs à la pointe de l’été,
Alors que nos castoridés protégeaient leur descendance,
Sous l’œil étonné des bergeronnettes écervelées,
Bicycles énergiques ont sportivement animé nos chemins bitumés.
A la douceur de l’astre radieux, chaleur réconfortante,
A l’insu de l’explosion silencieuse d’une flore chatoyante,
Chevaliers vrombissants se sont mesurés en joutes furtives,
Sortant ainsi nos villages de leur douce anesthésie
Par un intermède, certes bruyant, d’humeur récréative.
Ventre fertile au rendez-vous des beaux jours,
Perce-neige suivi du pas d’âne enchaînant les senteurs enivrantes de l’ail des ours,
Puissent les assauts des erreurs humaines
Ne pas rompre le fil de la toile fragile
Qui nous connecte à tous les vivants que l’on aime vraiment.
©Philippe Grimard (28 décembre 2021)
(La dix-neuvième couronne. 4ème volet)