Le grand Mirador
Douce analepse en toute candeur,
Capsule temporelle issue des primes années,
Courtes culottes et genoux écorchés.
Rampe titanesque guettant notre erreur,
Echelons démesurés, grossièrement élagués,
Bergère malcommode d’un cyclope moussu,
Conifères crochus pour escogriffe mal perché.
Sommet Herculéen abritant gnomes voyeurs à l’insu.
Ombres d’Héros ignifuges oubliés
Veillant mers de pinèdes et futaies.
Aujourd’hui moins imposants, bien écorcés,
Montés par d’aisés régulateurs,
Trompant l’ennui, dissimulant leurs peurs.
Au centre de l’entité,
Bien isolé, vitres tintées
A l’instar de belvédères hispaniques
Donjon imprenable, accès électrique.
Centre fermé, que l’on dit névralgique,
Ignorant le terrain, condescendance civique.
Le grand Mirador, généreusement habité.
Bien-être du citoyen, mission présumée,
Pouvoir goûté, promesse oubliée.
Surveillance, illusion de consultance.
Réseau à sens unique, obsession hiérarchique.
Courtisans expérimentés habilement intégrés,
Solidement ancrés, rédemption d’un douteux passé.
A chaque projet éclos, toutes décisions à huis clos.
Qui sait qu’en nouvelle prison,
Ils y seront quatre, sans doute en béton.
Par de grands cèdres surveillés,
Stations nouvelles pour climat réchauffé.
©Philippe Grimard